*Une jangada est un train de bois, un vaste radeau en Amérique du Sud
Illustration pour la nouvelle de Jules Verne, La Jangada (1881).
Sbg, et daté 1940. Titré et numéroté 33, au crayon par André Lambert, en bas à gauche dans la marge.
André Lambert (Andrès en espagnol), figure parmi les grands Maîtres de l'illustration du début du XXème siècle. Il est né à Stuttgart en 1884, fils d'un architecte suisse.
Elève de H. Van Habermann à Munich, il étudie à Paris dans l'atelier de Fernand Cormon, et sous la férule de Gustave Moreau.
Puis il travaille en Allemagne, de 1907 à 1909 pour la revue satirique Simplicissimus, qui avait été créée par Albert Langen en 1896 à Munich (Jules Pascin y collabore à la même époque). Il fonde la revue Janus en 1919 avec Georges Aubault, entièrement rédigée en latin ; des artistes tels que Emile Bernard et Pierre Lièvre participent à cette revue.
André Lambert s'installe en 1920 en Espagne.
Ses oeuvres paraîtront sous la forme d'illustrations, dans Simplicissimus, et associées à certains ouvrages de littérature, tels : Métamorphoses d'Ovide, le Satyricon de Petrone, les Satires de Juvénal, le Roi Candaule de Théophile Gautier ; Jules Verne : Un Drame dans les Airs, Les Révoltés du Bounty, Les Grands Voyages, Une Ville flottante, Le Chancelor, L'Archipel en feu, Le Rayon vert, L'Etoile du Sud, Le Naufragé du Cynthia, La Jangada ; La Vida de Lazarillo de Tormes ; L'Isle Saint Louis.
Il dessine et grave l'ouvrage : Un coin de Bretagne, orné de 15 illustrations (Privat, en 1917).
En Espagne, il s'attache particulièrement à rendre les types, femmes, danseuses, enfants, gitans, paysans, musiciens, mais s'attarde également à reproduire des paysages, ou architectures locaux. Il y travaille en collaboration avec Edouard Chimot, mais aussi Ramiro Arrue.
Il publie chez Le Prince, Editeur, Paris, en 1918 les Sept Péchés Capitaux, suite de 7 eaux-fortes peintes et gravées par lui, reproduites également dans l'Illustration. Il conçoit et réalise des livres manuscrits illustrés, pièces uniques effectuées à la demande du Marquis De Casteja, ou d'autres riches collectionneurs.
Il réalise également des dessins érotiques remarquables, dont certains furent gravés, ainsi de la petite Mythologie galante à l'usage des Dames, 1928 ; la plupart du temps, ces œuvres étaient signées d'un pseudonyme : Chevalier Rémy (Les Caprices), ou Anstaad De Lytencia, ou encore Remigius Eques
(Dix Sujets aimables dans le Goût antique, 1917).
Le style de André Lambert porte la marque de l'influence du Jugenstil et aussi de l'artiste britannique Aubrey Beardsley ; il n'est pas dénué par instant d'un certain maniérisme. Lambert affectionnait particulièrement l'œuvre gravé de l'artiste maniériste français Jacques Bellange, dont il possédait des planches. Toutefois il sut se détacher du parti-pris et du systématisme propagés par ce qu'il est convenu d'appeler l'Art Déco, en restant fidèle à sa vision personnelle du dessin et de l'illustration.
Bibliographie : Marcus Osterwalder, Dictionnaire des illustrateurs 1890-1945, éditions Ides et Calendes, Neuchâtel, 2001.
Catalogue de la vente André Lambert, mercredi 22 avril 2009, S.V.V. Pierre Bergé & associés, Drouot Richelieu salle 4. (vente d'une partie du fonds de l'atelier)
Catalogue de l'exposition : Los Lambert entre Paris y Xabia, par Josep Monter Pérez Museu Valencia de la il-lustracio i de la Modernitat. Catalogue de l'exposition 13 septembre 2012-6 janvier 2013. Valence Espagne 2012 ( 325 pages plus CD)